Impressions

Publié le 23 Novembre 2009

Ohlàlà, comme il est original ce titre.

 

Le mois de novembre est fabuleusement prospère à mon coté « gamer ». Je suis plus comblé que jamais puisque trois jeux vidéos majeurs sont sortis sensiblement au même moment et couvrent les trois grandes périodes de ma courte vie : l’enfance avec la sortie du dernier Mario, l’adolescence avec la suite spirituelle de Baldur’s Gate, et mes vingt ans avec la suite de Modern Warfare. Ayant acquis les trois et les ayant déjà essayé, j’ai l’occasion donc de coucher mes premières sensations par écrit. Mais pas de vrai test parce que c'est trop long.

 

 


Mon troisième parent


Ce sous-titre n’est qu’une figure de style puisque si ce sale plombier est bien le titre qui aura décidé de la direction que prendra une partie de ma vie ce n’est finalement pas sur ses titres que j’aurais passé le plus de temps. Néanmoins, sa légende n’est pas usurpée quand je repense à tous les moments passés avec lui. Et d’ailleurs c’est l’un des gros points forts de ce dernier jeu en date : New Super Mario Bros Wii. Mais d’abord, une perte de deux dixième à chaque œil en cliquant ici.

 

Une fichue boîte rouge moche parmi les jaquettes habituellement blanches et classes de la couleur de la console. Un premier viol des yeux qui se poursuivra par un gang-bang avec la notice et le disque… rouges. C’est certes la couleur de Nintendo mais quel manque de goût scandaleux.

 

En dehors de ça, ce Mario est un pur concentré de nostalgie. Wiimote horizontale pour un jeu de plate-forme à l’ancienne en deux dimensions. Ce jeu assume complètement son héritage et multiplie les références. Numérotation des mondes et inertie de Mario sur NES, carte du monde, lieutenants de Bowser et bateaux volants de Mario 3, apparition du Yoshi de Mario World, pièces rouges et bleues de Mario 64… Impossible de ne pas reconnaître au moins une référence. Les musiques ont droit à un grand retour aussi puisque nombre d’entre elles sont des vieux classiques remixés avec brio. La fin des niveaux est un drapeau suivi d’un petit donjon, comme dans le premier Mario, et on s’attendrait presque à ce qu’un Toad viennent nous avertir que la princesse est dans un autre château. Il ne le fait bien sûr pas puisqu’il sait que depuis les joueurs ont vingt ans de plus et qu’il risquerait de se faire mutiler à coup de barre à mine.

 

Quelques nouveautés tout de même. Mario peut sauter sur les murs, il y a des nouveaux power-ups plutôt sympas (la fleur de glace, jumelle de la fleur de feu, permet de geler les ennemis et de se servir des glaçons pour les lancer contre d’autres… ça tue les skelerex !). Et évidemment la possibilité de jouer à quatre, j’y reviendrais. Wiimote oblige, celle-ci est utilisée pour faire des supers sauts, prendre des objets ou faire pencher certaines plates-formes. C’est agréable et pas tape-à-l’œil.

 

On dirait pas comme ça mais ça va vite de tomber. Très vite.

 

J’appréhendais la difficulté et la durée de vie. Tout Mario qu’il est, je reste un joueur vétéran (vétéran, ça veut dire qui a de l’expérience, ça veut pas dire vieux). Hé bien je suis agréablement surpris de ce coté-là puisque les challenges sont variés, distrayant, pas frustrant, et d’un niveau très correct si on cherche à fouiller les mondes de fond en comble à la recherche des grandes pièces jaunes, qui sont un peu les descendantes des pièces Yoshi. On se prend même quelques fails monstrueux dans les dents. Par contre d’un point de vue plus lointain le jeu reste plus facile puisqu’on nous propose cinq ou six façon de gagner des vies et qu’on peut stocker des bonus pour les lancer en début de niveau. Mais bon, c’est quand même très bien. J’ai mes premières légères difficultés au deuxième monde et je crois voir qu’il y en a moins d’une dizaine – probablement huit, comme Mario 3. J’ai entraperçu que le monde trois était le monde de la glace, et j’ai peur.

 

Bref je m’amuse comme un gosse sur un jeu à l’ancienne mais décoré façon trois dés, et qui me rappelle avec une insistance outrageante toute mon enfance, quand je n’arrivais pas à faire un simple super saut. Etoiles dans les yeux, hippocampe qui tourne, bonheur.

 

Quid du mode multi-joueurs ? Après un premier test sur quatre niveaux avec trois amis, le bilan est mitigé. Deux qui prennent leur pied et qui rigolent comme des gosses, et deux mauvais à la traîne qui au bout de trois parties pestent de toujours tomber dans les trous et ne savent pas sauter correctement. A la décharge de l’un d’entre eux, je testais sur lui la possibilité de chopper un allié et de l’envoyer dans un ravin / sur un ennemi / dans la lave. Ca marche. Enfin tout ça pour dire qu’à mon avis le multi-joueurs est surtout sympa quand on est soit deux, soit quatre mais sans handicapé dans le groupe. Personne n’était un fan du mode de la course aux pièces, du coup on n’a pas trop joué dessus et je ne peux pas trop en parler. Enfin, plus anecdotique, deux Toads, c’est abusés. Un rouge et un autre personnage, ça aurait été nettement mieux qu’un bleu et un jaune. M’enfin.

 

Un excellent jeu donc, une surprise au-delà de mes espérances. J’approuve.

 

 


De l’acné et du jeu de rôle



Passons maintenant à Dragon Age Origin. Un titre un peu insipide qui n’a pas attiré mon attention jusqu’à ce qu’un pote me le link et là, réflexe, mes yeux se fixent sur l’éditeur. Bioware. Franchement je ne comprends pas pourquoi cette boîte donne des titres à leurs jeux. Il suffirait juste d’écrire son nom sur une jaquette et j’achète. Baldur’s Gate 2… Aaah… Justement, ce jeu se veut son successeur. C’est prétentieux. Mais c’est Bioware.

 

Oui, il y avait quelques rats.

 

Je n’ai passé que quelques heures à progresser dans un monde clone de Faerun. Bon alors sans nous prévenir les mecs nous en mettent plein les mirettes à coup de guerre épique, d’ordre martial mystérieux qui trou le fion et de grands démons bien méchants. Puis on choisit son personnage. Et on n’a pas beaucoup de choix : trois races (humain, elfe, nain), trois classes (guerrier, ranger, mage). Puis on démarre les quêtes initiatiques à base de « S’il te plaît peux-tu péter la gueule aux rats géants ? » ou bien « Oh non j’ai perdu mes poules ! ». On s’y attendait. Mais si, ne faites pas les hypocrites.

 

Alors selon notre classe et notre race le début du jeu n’est pas le même. Et les répercussions à long terme non plus j’imagine. En tant que guerrier humain (histoire de pas réitérer ma pitoyable première expérience de Baldur’s Gate II où j’ai voulu débuter par un mage et tué tout mes potes, apprenant par cette occasion que la boule de feu ça fait mal et que le multi-joueurs c’est pas idéal comme tutorial) je suis noble dans un château. Et il se passe des trucs pas chouettes. En quelques heures à peine on se retrouve avec à la fois une histoire et une Némésis personnelle et une épopée à plus large échelle. On a fait équipe avec quelques personnes histoire d’apprendre comment diriger un groupe. Bref on tâtonne encore mais moins. Et effectivement, il y a un léger parfum de Baldur’s.

 

Je vous présente les méchants. Subtilité, subtilité.

 

La comparaison avec Baldur’s Gate est cependant un peu pompeuse. Les personnages sont moins charismatiques et l’univers moins chatoyant. Mais on sent qu’ils essaient et du coup ça donne un résultat pas dégueulasse du tout. L’inspiration des autres univers de Fantasy est flagrante même si comme je suis un ignare je n’ai bien sûr repéré que celles du Seigneur des Anneaux. Mais on retrouve les voyages du titre phare du jeu de rôle façon donjon et dragon, la même manière de diriger notre fine équipe, le bouton pause désormais indispensable… Mais surtout, et ce qui en fait une production bien au-dessus du reste, c’est le travail porté sur l’écriture. Les dialogues, le scénario, les mises en scène, les textes, tout a été fignolé, et c’est vraiment ça qui nous fait rentrer dans l’univers, plus que les graphismes ou les musiques. Ca faisait longtemps que je n’avais pas entendu mes compagnons se tailler méchamment. Oh, dans Neverwinter Nights 2 il y avait bien quelques dialogues parfois salés, mais finalement assez rares, et seulement en réunissant les bons membres d’une équipe. Ici, les vannes sont subtiles, parfois bien blessantes, toujours agréables à lire et à écouter, et ce quelque soit l’équipe choisie. Oui, même en prenant un chien (de guerre, ‘faut pas déconner non plus) à nos cotés on a droit à quelque chose. D’ailleurs il y a un système permettant de savoir si tel ou tel compagnon nous aime ou pas. Vu les personnalités, j’envisage déjà les grosses prises de tête et les compromis de fou.

 

Le jeu est très difficile. Plus que Baldur’s Gate II. J’utilise les potions de soin de façon assez intensive et je me suis déjà fait démembrer deux ou trois fois. Même à bas niveau les tactiques bourrines marchent mal et on apprend vite à prendre en main les magiciens et à garder un semblant de discipline sur le terrain. Ce n’est pas pour déplaire, ça ôte le sentiment de toute puissance. Du coup on réfléchit un peu avant de foncer dans un tas d’araignées géantes. D’ailleurs, j’ai rechargé ma partie, et j’y suis pas retourné. Saletés.

 

Mais si, mais si, je maîtrise.

 

Donc : une atmosphère prenante, un univers très, très développé et travaillé, une histoire épique qui s’annonce prévisible mais dont on prévoit qu’on ne peut rien prévoir, c’est vraiment bien essayé. C’est une grosse production. Mais il manque le cachet qu’avait Baldur’s Gate II. Qui sait, peut-être qu’en le finissant je découvrirais que finalement...

 

Par contre j’aurais quand même dû prendre un mage. Enfin tant pis.

 

 


Du poil au menton et des armes atomiques



Je n’aime pas les Call of Duty. En fait, je n’aime pas les FPS qui se prennent trop au sérieux. Par exemple, je n’aime pas Counter-Strike et je lui préfère Unreal. Pourtant, quand j’ai découvert Modern Warfare, j’ai pris une claque un camion-citerne dans la tronche. Jouabilité parfaite, fun, régénération cellulaire rétinienne, mise en scène hollywoodienne, action intense, scénario accrocheur… L’ordure avait même le toupet de sortir de la désormais sacro-sainte seconde guerre mondiale pour laisser libre court à l’imagination dans un contexte moderne et crédible. Fichtre.

 

Modern Warfare c’est ma révélation de l’année dernière. Jamais je n’aurais pensé jouer et rejouer à un jeu de shoot sérieux et toujours prendre autant de plaisir. Tout est scripté ? Je m’en fous, c’est tellement bon. Alors quand j’ai appris qu’une suite sortait, forcément, j’ai eu une érection. Une érection qui dure un mois d’ailleurs ça fait mal.

 

 

Alors Modern Warfare 2… Je l’ai fini. En une journée. Troisième niveau de difficulté sur quatre. Trop court, trop intense ! Dans ce jeu, on retrouve tout ce qui était bien dans le premier épisode. Donc c’est un bon jeu. Mais il y a quelques petites différences. Premièrement ce qu’on remarque de suite c’est que quand on se fait toucher l’écran devient rouge, comme avant, mais en plus y’a du sang, et du coup on ne voit plus rien. Autre élément, les missions sont un peu plus casse-gueules, plus ouvertes, moins couloir, ça tire un peu plus dans tout les sens on est pas trop habitué. Scénaristiquement c’est vraiment la suite du premier, ça se déroule à peine cinq aus plus tard, mais ça va encore plus loin dans le délire des développeurs. Un peu moins crédible, on aime ou pas, moi d’un coté j’aime moins mais j’ai quand même carrément trippé, donc en fait ça me va. Dernier élément, on ne se repose jamais, c’est toujours un petit concentré d’adrénaline. C’est presque un reproche d’ailleurs,  ça va trop vite trop fort.

 

Peut-être à cause de ça, je n'ai compris le scénario qu’à la fin. Dans Modern Warfare on nous introduisait deux personnages, Soap, un membre des SAS anglais, et un américain du corps des marines dont le nom m'échappe. Du coup, deux points de vue, ça va, on suivait facilement. Dans Modern Warfare 2, il y a certes des intervenants principaux récurrents, mais on incarne beaucoup plus de personnages. Du coup l’histoire est beaucoup plus difficile à appréhender, particulièrement dans ce contexte d’actions héroïques incessantes. L’avantage c’est que ça plonge le joueur dans une atmosphère d’incertitude et de précarité qui passe comme dans du beurre. Je pense à une mission où j’ai passé dix minutes à me demander qui étaient les soldats en face de moi, si j’avais vraiment compris ce qu’il se passait, et à mesure de la mission je montais et démontais mes hypothèses. Et la radio me confirmait que mes coéquipiers étaient aussi largués que moi. Immersion, je t’aime.

 

Oui, cette capture précède de très peu un fail.

 

Les objectifs sont très variés et les développeurs se sont lâchés sur les évènements atypiques aux FPS, comme les courses-poursuites et les missions typées infiltration, même si celles-ci sont un peu en déça de la célèbre mission de snipe de son prédécesseur. Les environnements changent aussi. On retrouve l’Afghanistan et la Russie, mais on fait un petit détour au Brésil et aux Etats-Unis par exemple. Ah oui et évidemment c’est toujours aussi beau, c’est soigné, c’est inspiré, c’est bluffant.

 

Anecdote marrante, au lancement du jeu on vous demande si vous avez des couilles et si vous acceptez ou non une mission choquante. Je ne spoilerais pas, la presse s'en est chargée avant moi, mais je comprends que ça ai fait polémique même si j’ai vu pire, bien pire. D’ailleurs cette mission choquante n’est vraiment pas la meilleure donc au final, beaucoup de vent pour une quarantaine de minutes qui captivent moins que les autres.

 

J’ai donc envie de dire que j’ai été moins surpris par Modern Warfare 2 que par les deux autres jeux, mais vu les attentes pharaoniques que j’avais c’est déjà un véritable miracle que je n’en sois pas déçu. D’ailleurs j’y retourne, j’ai bien envie de me refaire l’une ou l’autre mission.

 

Vous voyez la cité ? La menace peut venir de tout les cotés, pas vrai ? Devinez par où vous allez passer ?

Rédigé par Youe

Publié dans #Ludus

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